Orchestre de Paris / Haydn

Prolixe, incroyablement inventif, toujours surprenant, Haydn semble avoir à la fois inventé et dépassé le « style classique ». Preuve en est avec ce programme contrasté, auquel une création d’Helen Grime ajoute une touche d’émouvant hommage.

Composée en 1786, la Symphonie n° 82 appartient au cycle des six « Parisiennes ». De caractère généralement martial, avec trompettes et timbales, elle se caractérise par des fulgurances dramatiques pré-beethovéniennes et par le thème « rustique » de son Finale, réputé imiter les mouvements d’un ours essayant de danser. Elle aussi « militaire », avec son important pupitre de percussions alla turca, la Symphonie n° 100 évoque la charge, le fracas des armes et sublime le côté effrayant de la bataille, non sans regorger des effets de surprise chers à Haydn.

Le climat se spiritualise avec le superbe motet Insanae et vanae curae, pour lequel le compositeur, évoquant les folles et vaines angoisses qui assaillent le cœur du Chrétien, modernise l’un des chœurs de son oratorio Il ritorno di Tobia. Quant à l’hommage de rigueur à celui que Mozart appelait « Papa Haydn », il est rendu par la compositrice et hautboïste écossaise Helen Grime, avec une œuvre objet d’une double commande de l’Orchestre de Paris et de l’Orchestre philharmonique de Hambourg.