Enquête sur les publics / Téléchargez la synthèse !
Télécharger la synthèse - Enquête sur les publics de l'orchestre - 2013-14
Revoir l'intervention de Xavier Zunigo et Loup Wolff
Communiqué de presse
QUAND LE PUBLIC EN CACHE UN AUTRE
Enquête nationale sur les publics de l’orchestre
Paris, 6 octobre 2015
Association Française des Orchestres
La restitution de la première enquête nationale sur les publics de l’orchestre, commandée par l’Association Française des Orchestres à Xavier Zunigo (Agence Aristat) et Loup Wolff, a eu lieu le 5 octobre 2015 à la Philharmonie de Paris.
Signe d’un intérêt marqué pour le sujet, la salle était comble pour entendre et participer activement aux débats associant personnalités politiques, chercheurs et professionnels de l’orchestre.
Cette journée marque un jalon dans la connaissance des publics de l’orchestre, contredisant les clichés qui lui sont trop souvent associés.
Fondée sur un dispositif statistique particulièrement robuste, l’enquête a interrogé le public de 13 orchestres et de la salle Pleyel durant la saison 2013-2014, soit 234 concerts, donnant lieu au recueil de 11400 questionnaires et à la passation de 125 entretiens.
Au-delà des idées reçues, une diversité réelle des publics
- 47% du public est âgé de moins de 50 ans
- Plus de 48% des publics n’appartiennent pas aux catégories socio-professionnelles supérieures
- Au moins 5 profils type d’auditeurs cohabitent dans les mêmes lieux de concert
- Si la motivation pour l’œuvre est partagée par tous, les mélomanes exclusifs ne sont pas majoritaires (34% dans la catégorie « mélomanes classiques ») : 29,3% du public privilégie le plaisir du moment partagé avec leurs proches (« public sociable »). Les profils atypiques représentent de larges segments du public et les parcours des spectateurs sont très divers.
L’accélération du vieillissement du public n’est pas un fait établi
Si l’enquête affiche un âge moyen de 54 ans, le phénomène de vieillissement du public n’est pas aujourd’hui plus affirmé que depuis le début des années 1980.
L’impact positif des actions éducatives est mesuré pour la 1ère fois
L’enfant est le premier médiateur pour 12 % du public adulte, qui pousse la porte de la salle de concert grâce à lui. Certains parents profitent des offres « jeune public » pour initier leurs enfants au classique et découvrent eux-mêmes à cette occasion ce genre musical.
L’enquête porte sur le seul public des concerts payants, mais il faut noter que le public des actions éducatives et culturelles (AEC) représente, pour les 13 orchestres participants à l’enquête, 226 000 spectateurs sur la saison 2013/14, soit 20% de la fréquentation totale.
Le renouvellement du public s’observe dans l’enfance mais aussi à l’âge adulte
- L’enquête apporte des éclairages inédits sur les dynamiques de renouvellement du public. L’importance de l’initiation au classique pendant l’enfance est confirmée, dans le cadre familial (31% des publics) ou scolaire (23%). Mais tout ne se joue pas au jeune âge puisque 45,4% du public s’est initié au concert classique à l’âge adulte.
Les dynamiques de renouvellement sont complexes et positives : la volonté de revenir écouter un concert est forte pour toutes les tranches d’âge. Aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer que ce public de l’orchestre est voué à disparaitre.
Rajeunissement et diversification sociale : l’impossible injonction
Les statistiques mettent en évidence une corrélation entre la moyenne d’âge et le recrutement social. Les spectateurs issus des CSP supérieures ont bénéficié d’une initiation dans l’enfance qui leur permet d’entamer plus tôt une carrière de spectateur. Par leur présence, ils contribuent à rajeunir le public, mais au prix d’un rétrécissement de sa base sociale. A contrario, les spectateurs issus de classes sociales plus diversifiées arrivent au concert plus tardivement, au terme d’une carrière de spectateur » plus longue, n’ayant pas nécessairement bénéficié d’une éducation les prédisposant à la musique classique.
Tous ces résultats sont détaillés dans la synthèse disponible sur le site dédié. Ils feront l’objet d’une publication scientifique complète durant l’année 2016.
Ils mettent en relief le besoin de recherches complémentaires, qu’elles soient spécifiques aux orchestres ou élargies à d’autres acteurs culturels.
Cette enquête est donc la première étape d’un processus que les professionnels appellent de leurs vœux d’autant plus fortement que les crédits publics et privés se resserrent : celui d’un dialogue accru et instruit entre les décideurs politiques, les chercheurs et les professionnels, au service d’une culture riche, inventive et à disposition de tous les publics.
L’AFO remercie les partenaires qui ont apporté leur soutien à cette enquête aux côtés de l’association et des orchestres partenaires.