Décès de l'architecte Paul Andreu
Décès de Paul Andreu
Nous avions invité Paul Andreu à s’exprimer sur l’architecture des salles de concert, à l’occasion du premier Forum International des orchestres français en 2001. Nous avions été séduits par l’attention qu’il portait au public et aux artistes qui fréquentent les lieux de spectacle et séduits par la personne, d’une grande humanité. Nous souhaitons lui rendre hommage à notre manière en donnant à lire ou relire la transcription de son dialogue avec Stan Neumann.
"La salle de concert, outil de médiation vers le public"
Dialogue avec Paul Andreu
Interlocuteur : Stan Neumann (cinéaste)
Lauréat des concours lancés pour les projets de salles de Pékin et Shanghai, Paul Andreu confronte son métier d'architecte aux exigences du spectacle vivant.
Pour ces deux édifices, dotés d'une grande force symbolique, l'architecture est d'abord une invitation à les pénétrer. C'est alors un art du passage qui s'exprime et ils sont conçus pour donner au passant le désir du spectacle qui se déroule à l'intérieur.
Paul Andreu explique comment, en se saisissant d'un tel enjeu architectural, il a voulu à la fois servir la musique et lui offrir de résister au lieu qui l'abrite, dans l'idée d'un véritable échange entre l'artiste musicien et l'artiste bâtisseur.
Il faudra aussi retenir les propos de l'architecte sur la salle de concert, dont l'apparence a été travaillée, notamment autour du regard que le public portera tantôt sur les artistes sur scène, tantôt sur la salle elle-même, comme devant le jeu d'un feu qui vide l'esprit. Alors même que les salles sont immenses, c'est une recherche de l'intimité qui s'exprime ici, qui puisse favoriser "cette blessure inoubliable" que constitue la relation à une oeuvre d'art.